Les camps d’éducation en Chine

Le haut responsable de la région chinoise du Xinjiang a donné la description la plus détaillée jamais faite de l'utilisation présumée de camps d'internement pour les musulmans ouïghours. Dans une interview avec les médias d'Etat, Shohrat Zakir a déclaré que les centres de "formation professionnelle" se révélaient efficaces pour lutter contre le terrorisme. Il a déclaré que les "stagiaires" étaient reconnaissants d'avoir l'occasion de changer leurs habitudes et de rendre leur vie plus "colorée". La répression policière massive menée par la Chine dans le Xinjiang a déclenché une alarme généralisée. Des groupes de défense des droits de l'homme affirment que des musulmans sont arrêtés indéfiniment sans inculpation pour des infractions telles que le refus de donner un échantillon d'ADN, le fait de parler une langue minoritaire ou de se disputer avec des responsables. Des responsables ont démenti les allégations selon lesquelles près d'un million de Uighurs musulmans et d'autres groupes minoritaires seraient détenus, mais insistent sur le fait qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour prévenir le terrorisme. En tant que président du gouvernement de la région autonome occidentale, Shohrat Zakir est le Le plus haut responsable régional du Xinjiang a commenté la répression. Son longue interview, publiée dans l'agence de presse Xinhua contrôlée par l'État, semble être une nouvelle tentative de la Chine pour contrer les critiques grandissantes à l'encontre de ses opérations dans le Xinjiang en les décrivant comme de la bienveillance. M. Zakir a déclaré que la région était confrontée aux "trois forces perverses" du terrorisme, de l'extrémisme et du séparatisme depuis les années 90. Le gouvernement avait donc pris des mesures pour s'attaquer aux "causes profondes". Le "programme d'enseignement et de formation professionnels" - désormais inscrit dans la loi chinoise - permet aux "stagiaires" de "réfléchir sur leurs erreurs et de voir clairement l'essence et les méfaits du terrorisme et de l'extrémisme religieux", a-t-il déclaré. Dans la description la plus détaillée de ce qui se passe à l'intérieur des centres, il a expliqué que des cours étaient consacrés à l'histoire, à la langue et à la culture chinoises et que les participants avaient "une connaissance de la nation, de la citoyenneté et de l'état de droit". Il n'a pas précisé si les personnes présentes étaient obligées de le faire, mais il a indiqué qu'il restait sur place, affirmant que les cafétérias fournissaient des "régimes nutritifs gratuits", que les dortoirs étaient "entièrement équipés" et que des concours et des manifestations sportives étaient organisés régulièrement. 'J'ai retrouvé le respect' Tout au long de l’entretien, des citations prétendument de "diplômés" vantant les mérites de gouvernement pour leur donner la possibilité de changer leurs habitudes.